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jeudi 31 mai 2012

Notre journée à Daaquam


Par Joël Lessard-Fortier, CEA de Beauceville


Le 15 Février 2012, le soleil est aveuglant et voilà enfin le temps pour les élèves du CEA de Beauceville et de Saint-Prosper de partir vers Saint-Just-de-Bretenières, à la pourvoirie Daaquam. Une meute de plus de 70 huskies, tous plus beaux les uns que les autres, les attend. Peureux, s’abstenir!

L’heure est à l’attelage, ce n’est pas chose facile pour des débutants de contrôler 74 chiens surexcités. Encore une fois, peureux s’abstenir… Le départ est lancé, la meute de Joël et Keven a une drôle d’attitude, mais sans plus. Peut-être ont-ils seulement besoin de dépenser de l’énergie… En contournant le second virage, Keven s’aperçoit qu’il n’y a plus de superviseur, ni devant, ni derrière. Ils ont emprunté le mauvais chemin, mais nos deux « bozos » ne se doutent de rien, ils poursuivent donc leur trajet sans se poser la moindre question. Ils sont loin de se douter de ce qui va se passer. La journée ne fait que commencer.

Les chiens ont une forme incroyable, alors en seulement quelques instants, les deux aventuriers aboutissent à quatre kilomètres du sentier, soit de l’autre côté de la frontière canado-américaine. Là où ils ne devraient surtout pas se retrouver… Les douaniers sont parfois très hostiles envers les Québécois qui se prennent pour des « musher »(1). En parlant d’hostilité, on peut déjà entendre les balles siffler tout près des deux « bozos »(2) sans défense. Ils dévient donc vers la forêt située à l’est de ‘’Boise Cascade Road’’. Ils doivent trouver refuge avant que les douaniers envahissent les sentiers avec leur motoneige-patrouille. Ils aperçoivent un campement de chasse déserté depuis un bon bout de temps, sûrement depuis novembre, puisque la saison de chasse s’étend d’octobre à novembre. Les chiens sont fatigués, alors ce sera plus facile de les cacher, du moins de les faire taire.

Le soleil baisse, la température chute brutalement jusqu’à 25 degrés, sous le zéro. Keven est déjà en hypothermie(3) . Grâce à la chaleur dégagée par les chiens, les deux jeunes hommes réussissent à se réchauffer. Ils doivent profiter de la noirceur pour échapper aux agents des douanes. Prêts pour le retour, et encore plus que Joël et Keven, les huit chiens-loups prennent le contrôle, ils vont à vive allure entre les arbres enneigés et les montagnes appalachiennes(4) . Ces chiens ont l’air de savoir où ils se dirigent, heureusement!

La pourvoirie est maintenant droit devant eux, et l’autobus y est toujours. Tous doivent être très inquiets. « Que s’est-il passé », demande le directeur. La réponse a été « syncro » et particulièrement brève : « Nous préférons ne pas en parler… »

Légende :
1. Mushers : conducteurs professionnels de traîneaux à chiens
2.Bozos : niais, imbéciles, fanfarons
3.Hypothermie : abaissement anormal de la température du corps
4.Appalachiennes : provient des Appalaches.

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