Rechercher dans ce blog

samedi 22 juin 2013

Le pagayeur


Par Valérie Poulin, CEA de Sainte-Justine

Claude croyait que la vie lui sourirait enfin et que ses plus beaux jours étaient à venir. Hélas! Une mauvaise décision lui avait fait perdre la chance que perdure son bonheur.

Sorti indemne d'une violente grippe l'an dernier et qui lui avait valu plusieurs mois d'hospitalisation, Claude, quarante-deux ans, s'était bien rendu à l'évidence qu'il était peut-être temps pour lui de réaliser ses rêves. Sportif et passionné par la nature, Claude avait toujours rêvé secrètement de posséder son propre magasin de sport. Décidé, une semaine après sa sortie de l'hôpital, il abandonna son emploi et acheta le local qui était en vente — une reprise de la banque — près de sa demeure.

Ce nouveau rythme de vie lui permettait plus souvent de s'abandonner à son sport favori : le kayak. Sur le fleuve Saint-Laurent, il pagaya, ému d'être en vie et de jouir du plein air un jour de semaine.

Habituellement, lorsque le courant du fleuve été moins favorable pour s'y aventurer, Claude s'abstenait. Par contre, cette journée-là, le courant était bien présent, mais rien ne l'aurait arrêté.
Installé dans son canot de bois, il entreprit une escapade des plus difficiles. Le soleil plombait sur ses joues, mais le vent lui menait la vie dure. Subitement, le soleil se cacha pour faire place au nuage. Une pluie torrentielle lui embrouilla la vision.

Il s'inquiéta sur la manière dont il pourrait rejoindre la rive. Pendant plus d'une demi-heure, il fit face au fleuve déchaîné avant de rejoindre la terre ferme. Trempé jusqu’aux os, Claude n'en croyait toujours pas d'avoir réussi à se sortir de cette aventure. Il installa son kayak de peine et misère sur le toit de sa voiture.

Sur le chemin du retour, il décida de passer voir ses employés avant de prendre une douche. Claude remarqua quelque chose d'étrange en entrant dans son magasin. Aucun employé à la caisse, aucun client dans les rayons. Pourtant, il avait remarqué le peu de places vides dans stationnement. Quelques pas avaient suffi pour apercevoir, sortant d'une cabine d'essayage, un homme armé le pointant d'un fusil.

                   Êtes-vous le propriétaire des lieux?
                   Oui!

Cela avait été le dernier mot que Claude avait prononcé. L'homme lui avait tiré dessus sans explication.
Le lendemain, on raconta dans les journaux que le tueur était en dépression depuis que la banque lui avait repris tout ce qu'il possédait : sa bâtisse commerciale.

mercredi 5 juin 2013

La société canine

Par Pierre-André Brière

CEA de Saint-Prosper


             En Amérique du Nord, les chiens sont omniprésents dans notre environnement. Que savons-nous au juste de ses êtres qui nous côtoient depuis plus de quinze mille ans?


Les chiens en milieu naturel

             Même aujourd’hui, il y a encore des chiens qui vivent à l’état sauvage. Le dingo, en Australie et en Asie, et le lycaon en Afrique, en sont des exemples. Le chien en milieu naturel évolue en une vie sociale relativement complexe. Il y a des meutes constituées de cinq à vingt individus et même plus. De petits groupes de deux à quatre individus, et sans oublier, les solitaires. Tous ont une vie sociale et communiquent entre eux, principalement en un langage corporel très complexe. Ce langage est utilisé constamment à l’intérieur des groupes ou meutes, aussi lors de rencontres avec un solitaire ou autres membres de groupes ou meutes. Dans le cas des communications vocales, elles sont principalement utilisées pour des messages brefs à distance : définir sa position, indiquer la capture d’une proie, déterminer la puissance d’une meute, ect.

L’origine de la relation chiens et humains

             Les archéologues ont démontré jusqu’à maintenant que les chiens vivent en liens avec les humains depuis environ quinze mille ans. La croyance populaire voudrait que l’humain au départ développa une relation avec le loup, que celui-ci aurait évolué à nos côtés pour finalement devenir le chien que l’on connait aujourd’hui. Un scientifique du nom de Coppinger a dévoué un grand nombre de ses recherches sur cette possibilité d'évolution et les résultats démontrent que cette théorie ne semble pas plausible. La conclusion de ses recherches semble démontrer que le loup ne serait pas l’ancêtre du chien, mais bien que le loup, comme le coyote et le chien, serait issu d’un même ancêtre.

Leurs multiples rôles dans notre histoire

             Pour l’instant, tout semble démontrer que les chiens furent développés en fonction des tâches pour lesquelles ils seront par la suite assignés : les chiens de berger dans le but de guider, garder et protéger les troupeaux ; les molosses, pour protéger et transporter les marchandises; les terriers, pour éliminer les vermines sur terre comme sur mer; les chiens de chasse, pour augmenter le succès ainsi que le nombre de prises. Autant de tâches, autant de chiens.

Le chien moderne

             De nos jours, il y a plus de cinq cents races de chiens dans le monde. Dans la majorité des cas, ils n’ont plus aucun lien avec leurs tâches pour lesquelles ils ont été développés. Ils sont donc, pour la plupart d’entre eux, condamnés à vivre dans un univers d’incompréhension. En Amérique du Nord, le chien comble majoritairement de multiples névroses humaines. Il demeure un animal social et n’a que rarement la chance de côtoyer un de ses semblables. Lorsque de brèves occasions se présentent, n’ayant malheureusement pas appris convenablement leur langage corporel, il en résulte trop souvent des agressions, des frustrations ainsi que des blessures corporelles et psychologiques. Encore trop régulièrement, une fois la névrose terminée, le chien se retrouve abandonné dans des refuges, il est euthanasié, ou encore, dans le cas d’humains paresseux et complètement insouciants, ils l'abandonnent tout simplement sur la route, dans les bois, ou pire, à l’intérieur de leur ancien loyer.

             Il est maintenant temps de réviser la relation humaine-canine. En tant que soi-disant être intelligent, il est de notre responsabilité de remettre les pendules à l’heure. On doit absolument s’engager de façon responsable dans cette relation. Favoriser un conditionnement positif et non impératif. En bref, tout simplement d’accepter que cet être est un chien et non un humain. Il n'y a pas si longtemps, un être sage nous disait : «L’humain ne serait jamais à ce niveau aujourd’hui, si le chien n’avait pas fait partie de son évolution. »