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jeudi 31 mai 2012

Confession d’un meurtre


Par Lily Landry, CEA de Saint-Prosper


Mon nom est Marco. J’ai 24 ans, les yeux bleus et les cheveux blonds. Voici mon histoire.

Ce matin, j’étais vraiment fâché, ça faisait très longtemps qu’elle me tombait sur les nerfs. Je l’ai battue. Oui, je l’ai battue jusqu’à ce qu’elle rende l’âme. Maintenant, c’est fini. Elle est là, à mes pieds. Et je reste assis là, songeant au passé.

On s’était rencontrés la toute première fois dans un stationnement public, il y a de ça bientôt deux ans. Elle m’avait paru bien correcte, c’était un coup de foudre. Son ex l’avait abandonnée là, sur le parking, seule à la vue de tous. Pourquoi, ce jour-là, j’ai voulu l’emmener avec moi? Je n’en savais rien. Peut-être était-ce parce qu’elle me rappelait quelqu’un, cet ancien amour de jeunesse qui m’avait plus particulièrement marqué?

Au début, c’était l’amour fou. Elle m’accompagnait à mon travail et tout le monde nous regardait lorsque nous passions dans la rue tous les deux. Disons que ses jolies courbes ne passaient pas inaperçues. Bien sûr, il y avait aussi son âge. Elle était d’un âge avancé, mais quand même raisonnable. Puis un beau jour, elle s’était mise à faire ces petits gestes, me réclamant plus d’attention. Je pensais que ce n’était que des gestes passagers et qu’elle redeviendrait comme avant. Je m’étais trompé. Elle ne se fatiguait pas de son petit jeu, me réclamant toujours plus. Encore et encore. J’ai fini par me lasser d’elle. Je l’avais même emmenée où on s’était rencontrés la première fois, la menaçant de l’y laisser comme son ex l’avait fait auparavant. Mais non, inlassable, elle continuait à faire son petit jeu presque tous les jours.

Deux années interminables à endurer ce petit manège. Tout mon temps et mon argent y passaient, si bien qu’elle était devenue la seule responsable de cet échec. Mes compagnons de travail me disaient: «Laisse-la tomber, elle n’en vaut pas la peine. Elle finira par te tuer. Un accident est si vite arrivé.» Mais moi, je l’aimais. Je ne me résignais point à l’abandonner. Elle était mon rêve, ma vie et mon bonheur.

Puis ce matin, ce fut la goutte qui fit déborder le vase. En pleine rue, elle m’a mis dans une situation gênante en refusant d’avancer. Quand elle finit par se décider à bouger, je l’ai ramenée à la maison. Mais là, n’ayant pu me retenir, je me suis défoulé sur elle. J’ai ramassé la masse qui traînait dans le garage et je l’ai frappée de toutes mes forces. Quand finalement j’en ai eu fini avec elle, j’ai appelé mon voisin pour qu’il vienne la chercher.

Maintenant il est là. Il est venu suite à mon appel, me regardant comme si j’étais devenu fou. Finalement, je lui remets les clés. Cette vieille Mustang 68, je ne suis plus capable de la voir. Mon voisin, le garagiste, va l’apporter et c’est ainsi que mon histoire d’amour va se terminer.

Demain, je vais m’acheter une voiture neuve et une nouvelle histoire d’amour va commencer.

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