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mardi 6 mars 2012

Les enfants du divorce

Par Valérie Poulin, CEA de Sainte-Justine

Lorsqu'un enfant naît, il est, la plupart du temps, accueilli dans un environnement harmonieux en compagnie de ses deux parents. Mais lorsque les désaccords, les cris et les disputes incessants sont devenus réguliers, il est venu le temps pour les parents d'envisager la séparation.

Selon Statistiques Canada, un tiers des mariages ne tiendraient pas le coup.Voir un de ses parents quitter la maison n'est vraiment pas facile pour ces enfants qui ont toujours connu la stabilité, cela a sur eux des conséquences sur leur comportement et sur leur attitude générale avec leurs relations futures.

Les conséquences sur ces enfants

Tout d'abord, les enfants reproduisent souvent, dans leur quotidien, l'agressivité projetée par leurs parents. Dans l'article du Nouvel Observateur Les enfants du divorce, publié en janvier 1992, on remarque que les jeunes filles montrent beaucoup plus de signes de dépression et d'anxiété que les garçons. On démontre aussi une différence comportementale selon l'âge de l'enfant au moment où l’événement se produit. Les enfants de moins de dix ans ont peur de l'abandon, tandis que les adolescents eux, sont plus à risque de consommer des drogues et de développer des troubles de comportement avec les relations sexuelles.

Par contre, les parents qui se querellaient devant leurs enfants avant leur séparation libèrent leurs enfants du poids de la culpabilité, et ces derniers  s'en porteraient  mieux dans leur futur social et  leur santé mentale.  Mme Elise Castonguay, psychologue, explique qu'il y a un risque élevé de répéter les mêmes patterns si les adultes demeurent ensemble seulement pour des raisons pratiques. « J'avais 17 ans quand mes parents se sont séparés... ils m'ont dit qu'ils avaient attendu longtemps avant de se séparer pour m'offrir un milieu familial normal », écrit Étienne, 32ans, au magazine Femme Plus. Cependant, seulement 5 % des parents affirment épargner leurs enfants de leurs querelles, le reste d'entre eux s'en servent pour espionner l'autre parent. Catherine, mère de trois enfants, raconte : « J'entretiens une bonne relation avec mon ex... je crois qu'un parent heureux rend un enfant heureux. »

Garde partagée ou exclusive?

Tout d'abord, la garde partagée ne convient pas à tout le monde. Selon le centre interuniversitaire d'études démographiques, environ 13 % des couples qui se séparent choisissent la garde partagée, seulement 2 % à temps égal. Pour Francine Cyr, professeure au département de psychologie, plus il y a présence de conflits et de désaccords concernant l'éducation de l'enfant,  moins la garde partagée est conseillée. Des parents qui entretiendraient des conflits l'un envers l'autre ou pour des enfants qui ont de la difficulté à s'adapter aux changements, la garde partagée peut être alors très pénible pour ces derniers. « Une garde partagée doit être motivée par un désir sincère d'éduquer, de prendre soin de l'enfant et de l'aimer », conseille Claudette Guilmaine, médiatrice familiale et auteure. Par contre,  la garde partagée permet de donner un moment de répit aux parents tout en réduisant le stress, entretenant  par le fait même une bonne relation avec deux parents heureux et reposés. L'enfant peut connaître et aimer ses deux parents d'une proportion égale.

Solutions adoptées pour épargner les enfants

Malgré bien des efforts pour parvenir à une entente concernant le garde, les parents n'ont parfois d'autre choix que de faire appel à un avocat pour avoir un jugement qui va déterminer le droit de garde de chacun et ils devront s'y conformer. Vers l'âge de 14 ans, l'enfant peut avoir un avocat qui parlera en son nom. De plus, s'il y a une garde partagée, l'enfant peut apporter avec lui un petit cahier où les parents peuvent écrire ce qu'ils doivent dire d'important à l'autre parent, cette pratique évite ainsi les disputes et les dénigrements devant l'enfant.


En terminant, comme nous a raconté plus haut Catherine, un parent heureux rend un enfants heureux, alors pourquoi est-ce si difficile pour les parents de mettre leur animosité de côté, de s'entendre sur l'éducation et de donner le meilleur pour le bien de leur enfant qu'ils aiment tant?