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lundi 6 février 2012

Voyeurisme charnel!

Par Marouscia B. Deschamps, CEA de Saint-Prosper 

On la voyait toujours plume ou pinceau à la main, elle représentait ou bien déformait la réalité d’une façon remarquable, ce qui lui valait les commentaires admiratifs des autres aspirants de sa classe d’art. Delphine avait un talent inné pour le dessin et c’est pourquoi elle avait choisi d’étudier l’art au Cégep. Elle était plutôt discrète, se recluant dans son coin pour laisser libre cours à son imagination. Elle avait un visage presque angélique, des traits doux avec de petits points de rousseur. Mais ce qui la différenciait des autres, c’était ses petits yeux en amande dont un de couleur bleu clair et l’autre d’un vert intense. Elle gardait attachée sa longue tignasse bouclée châtain roux.
Un jour, vers la fin de sa journée, elle retourna à l’école ayant oublié son canevas d’artiste. Voulant dire un mot à son professeur, monsieur Coley,  elle fit un détour par sa classe. Par l’ouverture de la porte, elle entendit ce qu’elle croyait être un gémissement… Ou plutôt, elle vit un ébat des plus torrides entre monsieur Coley et sa professeure de littérature. Elle fut estomaquée, mais en même temps éblouie par les formes ravissantes que dévoilait monsieur Coley. De la courbe de ses fesses bronzées dans ses élans effrénés jusqu’au petit grain de beauté sur son épaule gauche, c’était là un spectacle délectable. Elle examina chacune de ses jolies courbes et courut jusqu’à chez elle afin d’imprimer sur papier ce corps asymétriquement parfait avec la longueur  de son membre robuste. Delphine se surprit à fantasmer cette nuit-là. Toute la journée, elle ne voyait que son corps dénudé marcher le long des pupitres frôlant presque son visage lorsqu’il passait près d’elle. À la fin des cours, elle s’attarda à sortir espérant peut-être qu’il lui demande de poser pour lui ou peut-être pour empêcher que son corps sublime se laisse à nouveau tenter. Elle revint ce soir-là pour assouvir ses pupilles assoiffées de quelques gouttes de plaisir mais à son plus grand désarroi, elle ne put s’en abreuver. Laissant paraître à chaque jour un morceau de peau plus grand et laissant tomber son crayon, elle espérait parvenir à ses fins les plus altruistes. Le monde avait comme soudainement dévoilé toutes ses couleurs et ses œuvres devenaient de plus en plus charnelles pour ne pas dire obsessionnelles.
Ce soir-là, elle rentra chez elle avec l’envie de se mettre au lit le plus tôt possible mais elle fut étonnée de voir que sa mère était déjà rentrée. Elle lui apostropha ses croquis à la figure avec la ferme intention de savoir ce qu’il en était. Elle fut soulagée de savoir que ce n’était pas sa fille qui avait eu un rapport intime avec monsieur Coley , mais bien sa professeure de littérature. Cela n’en resta pas là puisqu’elle eut une brève discussion avec le directeur de l’établissement et qu’à la plus grande tristesse de Delphine, son charismatique professeur d’art fut renvoyé. Delphine n’oublia jamais ce corps fabuleux et exquis de ce charmant modèle!